Présentation générale : Le lapin de garenne appartient à l’ordre des lagomorphes et à la famille des léporidés. D’un poids de 1 à 2 kg, le lapin de garenne est un animal discret et vif. Les lapins sont des animaux grégaires, vivant en garennes et ayant un domaine vital de moins d’un hectare sur lequel il se nourrissent du crépuscule à l’aube. La hiérarchie au sein des groupes est très importante. Ce sont les lapins dominants qui dirige le fonctionnement des colonies. Le mâle dominant assure la quasi-totalité des accouplements. La femelle dominante obtient généralement les meilleurs sites de mise-bas. Ces mêmes individus assurent le marquage du territoire en déposant des crottes à des endroits bien précis du territoire, formant des petits tas de crottes, appelés latrines. Conséquence de cette activité territoriale, les jeunes lapins, non matures sexuellement et donc rejetés de la garenne principale, vont coloniser des secteurs périphériques, propices à leurs exigences.
Habitat : Le lapin fréquente des milieux très divers dans toute la France mais il n’est présent que très rarement au-dessus de 1 000 mètres et évite les secteurs uniformes et les zones humides. Il recherche les milieux riches et variés reposant sur un sol profond, meublé et surtout bien drainé pour creuser ses terriers. Les lapins privilégient les secteurs de ronces, de taillis buissonnants, de friches basses, de cultures ou de pâturages, exposés au soleil et à l’abri du vent. On le retrouve aussi bien dans le bocage de l’Ouest de la France que dans les garrigues méditerranéennes, pourvu que couverts et zones ouvertes s’y côtoient. En revanche, il a tendance à disparaître des secteurs où le milieu se ferme. Sa présence est limitée dans les grands massifs forestiers et dans les zones d’agriculture intensive.
Alimentation : La période d’activité la plus intense s’étale de la fin de la journée jusqu’en milieu de nuit. Le régime alimentaire est de type opportuniste, il varie en fonction de milieux fréquentés mais se compose essentiellement de nourriture graminée. Il peut consommer toutes sortes de végétaux, y compris des
écorces d’arbres ou des semi-ligneux tels que la ronce, ajoncs ou bruyères. Phénomène particulier de son alimentation, il digère ses aliments en deux fois, c’est la caecotrophie. Une première digestion aboutit à la production de crottes molles, les caecotrophes (forte valeur protéique), qui sont réabsorbées et transitent donc une seconde fois dans le tube digestif. Cela lui permet de tirer le meilleur profit d’une alimentation de faible valeur alimentaire.
Reproduction : La reproduction dure de février à août. Après une gestation de 30 jours, la lapine met bas ses lapereaux dans un terrier à ouverture unique appelé rabouillère, 3 à 6 petits par portée et 3 à 5 portée par an soit entre 20 et 30 petits par lapine adulte et par année. Le jeune lapin atteint 80 % de son poids définitif à 3 mois. La maturité sexuelle est atteinte dès l’âge de 4/5 mois. La dynamique de population du lapin est caractérisée par un fort taux de renouvellement annuel des individus, donc des mortalités annuelles importantes, ainsi que par de grandes fluctuations d’effectif dues à la sensibilité de l’espèce aux aléas climatiques.
Menaces :
- Maladies (myxomatose, VHD, coccidiose)
- La prédation (mustélidés, renards, rapaces, chiens et chats errants…)
- Circulation routière
- Travaux agricoles
Présentation du projet : La FDC 50 s’inscrit dans un projet d’envergure régionale à travers la constitution d’un conservatoire des souches avec la mise en place d’un parc. Parc où des suivis de dynamique de population, sérologie et autres pourront être menés en complément des travaux d’aménagement sur les milieux.
Etat des lieux : Les populations de lapin de garenne ont fortement diminué ces dernières années. Les causes sont liées prioritairement aux différentes maladies, d’origine virale ou bactérienne (Myxomatose / VHD) et à la modification des habitats entrainant la fragmentation des populations.
Objectif générale : Reconstituer des populations de souche en réaménageant les territoires et en restaurant les corridors biologiques
Stratégie d’étude :
- Suivi des populations de lapin de garenne (vaccination, baguage, analyses …)
- Entretien des parcs et des aménagements
- Communication
Finalité :
- Aménagement de territoires pilotes pour la réintroduction du lapin. A noter que ces territoires devront bien entendu correspondre avec le contexte agricole environnant.